Repérer la perte d’autonomie

Les services hospitaliers ont largement développé cette prise en charge de la fragilité, par exemple avec le Gérontôpole de Toulouse et son Hôpital de Jour des Fragilités et de Prévention de la Dépendance.

Elle tend désormais à se développer en soins primaires. Être attentif aux premiers signes de perte d’autonomie chez les sujets âgés est un levier important pour prévenir la dépendance.

La démarche de repérage nécessite une coopération entre tous les professionnels intervenant au domicile et éventuellement un référent identifié par tous.

Une mauvaise alimentation, la dénutrition, la déshydratation, les chutes, les risques liés à la prise de médicaments, la souffrance physique ou psychique, les troubles du comportement, les troubles cognitifs et une mauvaise hygiène bucco-dentaire peuvent entraîner une perte d’autonomie chez la personne âgée.

Le caractère potentiellement réversible de la fragilité invite à la repérer au plus tôt afin de protéger l’avenir de la personne.

La notion de fragilité

La population âgée (65 ans et plus) peut être répartie en 3 groupes distincts :

  • Les personnes âgées en bonne santé ou robustes :
    Elles peuvent présenter certaines perturbations métaboliques sans pour autant affecter leur fonction physique ni leur qualité de vie. Cette catégorie représente 50% à 60% de la population âgée de 65 ans et plus.
  • Les personnes âgées fragiles :
    Ces personnes présentent des signes spécifiques (perte de poids involontaire, vitesse de marche ralentie, fonte musculaire…) ainsi qu’un risque élevé de perte d’autonomie. Cette catégorie concerne 30% à 40% de la population âgée de 65 ans et plus.
  • Les personnes âgées dépendantes :
    A leur domicile ou en maison médicalisée, ces personnes sont en incapacité d’effectuer les activités de base de la vie quotidienne. Cette catégorie représente 10% de la population âgée de 65 ans et plus.

Si les causes profondes et globales de la fragilité sont multifactorielles (génétique, mode de vie, sédentarité, tabagisme, malnutrition, contexte socio-économique, maladie…).
Son expression est quand à elle multidimensionnelle. 

Les cinq critères permettant de repérer l’état de fragilité d’une personne âgée :

    • La mobilité : vitesse de marche lente, équilibre incertain
    • La dénutrition : perte de poids involontaire
    • La diminution de la force musculaire
    • La sensation d’épuisement
    • La fragilisation de la mémoire

Le cumul d’un ou deux de ces critères définit l’état pré-fragile, tandis que trois critères cumulés désignent un état de fragilité.
Les ressources de la personne âgée, telles que son environnement (vie sociale, entourage familial) et ses capacités d’adaptation, sont des critères à prendre en compte car ils diminuent les risques de devenir fragiles.

De ce fait, la fragilité est un état de vulnérabilité conduisant à une diminution progressive des réserves physiologiques. L’adaptation de la personne âgée aux différents événements stressants de la vie (psychologiques, accidentels ou maladies) étant plus difficile, il y a un risque significatif de perte d’autonomie.
Pour autant, la fragilité est un état réversible, c’est notamment la raison pour laquelle les autorités publiques axent depuis quelques années leurs actions afin de repérer et de prendre en charge les personnes âgées fragiles.